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Actualités du fioul
Vers un accord mondial pour baisser la production ?
Publié le 10/04/2020 15h45
Ce jeudi, une grande téléconférence a eu lieu entre les différents pays membres producteurs de l’OPEP ainsi que leurs partenaires extérieurs, dont la Russie. Leur intention est d’enrayer la chute spectaculaire des cours depuis le début de l’année (-50%) suite à la baisse historique de la demande à cause des mesures de confinement adoptées un peu partout dans le monde. Chute qui a été amplifiée par la guerre des prix lancée par l’Arabie Saoudite. Il semblerait à l’issue de cette réunion que du terrain a été gagné en ce sens. Il ne manquerait plus que le feu vert de quelques pays.
Convaincre les réfractaires
Après de longues heures de négociations, l’OPEP, la Russie et leurs alliés ont déclaré vouloir réduire leur production commune de plus de 20%. Seulement, un des pays présents ne semble pas encore disposé à l’accepter. Il s’agit du Mexique qui juge que les efforts qui lui sont demandés sont disproportionnés comparés aux autres. La réunion, qui se poursuivait vendredi, aura donc comme objectif numéro 1 de persuader ce dernier de se joindre à l’effort collectif.
Ensuite, la tâche consistera à convaincre d’autres pays, dont les Etats-Unis, qui ne font pas partie de cette alliance à diminuer également leurs extractions à hauteur de 5 millions de barils par jour en plus des 10 millions annoncés par l’OPEP de son côté. Lors d’une seconde téléconférence un peu plus tard, le roi Salmane d’Arabie Saoudite ainsi que les présidents Poutine et Trump ont d’ailleurs tenu à souligner l’importance de cette coopération.
Des mesures suffisantes ?
Pour le moment, Mexico accepte de diminuer sa production de 100 000 barils par jour sur les deux prochains mois. Cependant, les autres membres souhaiteraient une réduction quatre fois supérieure à celle-ci. Selon les premiers retours, l’OPEP envisagerait une baisse de 10 mbj aux mois de mai et juin, soit 23% du total actuel. De juillet à décembre, celle-ci passerait à 8 mbj et enfin, de janvier 2021 à avril 2022, à 6 mbj. Si tout ça venait à se mettre en place, est-ce que ce serait suffisant ?
D’après l’avis de la banque américaine Goldman Sachs, les chances sont minces pour que ces réductions puissent compenser la chute de la demande. Elle projette que la crise sanitaire devrait l’entamer de 19 mbj sur avril et mai. Pour ses analystes, ce sera donc encore trop faible et trop tardif pour empêcher une baisse des cours dans les prochaines semaines alors que les capacités de stockage vont bientôt arriver à saturation.
