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Actualités du fioul
Un permis d'exploration prolongé pour Total : déjà une exception à la future loi ?
Publié le 22/09/2017 15h42
Ce jeudi, le ministère de la transition écologique et solidaire vient de donner son accord pour prolonger un permis d’exploration pétrolière exclusif au profit de Total. Celui-ci porte le nom de « Guyane Maritime » et comme son nom l’indique vise à sonder les sous-sols au large du département français d’outre-mer. Alors que le ministre Nicolas Hulot vient d’annoncer la future promulgation d’une loi assez stricte visant à mettre fin à l’exploration d’hydrocarbures en France, cette décision fait-elle déjà état d’une exception à la règle ?
Un dernier coup d’essai pour Total
Ce permis exclusif de Total renouvelé jusqu’au 1er juin 2019 courait initialement de 2011 à juin 2016. A l’origine, la compagnie française travaillait de concert avec Shell et une filiale de l’entreprise Tullow Oil, tous les deux retirés du projet aujourd’hui. L’arrêté qui le valide précise également que celui-ci est le seul qui sera autorisé en Guyane pour faire écho à la prochaine loi interdisant totalement la recherche et l’extraction d’hydrocarbures sur le territoire français d’ici 2040.
Cette loi, qui doit être adoptée d’ici la fin de l’année, vise à ne pas renouveler les concessions d’exploitations en cours au-delà de l’année 2040. Seulement, une clause spéciale a été ajoutée pour l’assouplir un peu et éviter les éventuels contentieux. Celle-ci prévoit donc l’autorisation de l’octroi d’une concession d’exploitation dans le cas d’une découverte ainsi que la prolongation des permis exclusifs de recherche déjà attribués comme c’est le cas ici pour Total.
Dans sa zone d’exploration, Total avait découvert du pétrole au cours de son 1er forage en 2011. Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour tous les autres forages qui ont suivi jusqu’ici. L’entreprise française veut maintenant en terminer avec son programme d’exploration en faisant un dernier forage qui devrait avoir lieu fin 2018/début 2019.
Un porte-parole précise par ailleurs qu’un autre permis pour la Guyane (nommé UDO) réclamé en 2011 n’a finalement pas été attribué. Total en a pris bonne note mais déplore cependant la longueur de la procédure aboutissant à ce refus.
Un feu vert du gouvernement incompris par certains
Plusieurs ONG ont plutôt mal réagi à cette décision du gouvernement. Dans un communiqué conjoint, Attac, Les Amis de la Terre, 350.org et « Non au pétrole de schiste » ont indiqué que cette exception ne pouvait que polluer le signal que le gouvernement et Nicolas Hulot souhaitaient envoyer au monde entier avec ce nouveau projet de loi. Ces organisations appellent notamment les députés à combler les failles laissées ouvertes dans ce projet lors de l’examen du texte.
