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Actualités du fioul
Un groupe d'investisseurs cible les géants du pétrole
Publié le 26/06/2020 15h06
Après une alliance d’ONG visant des assureurs et réassureurs internationaux investis dans le pétrole la semaine dernière, c’est désormais au tour d’un groupe d’importants investisseurs de s’attaquer aux géants pétroliers. Ils ont en effet décidé de lancer une campagne en faveur de la transition écologique vers une économie décarbonée et appellent ainsi les majors du pétrole à intégrer dans leurs comptes les risques environnementaux auxquels elles font face.
En quête de plus de transparence
Cette action est menée par une vingtaine de fonds d’investissement et fonds de pension détenant au total environ 2 milliards d’euros d’actifs à gérer. Celle-ci vise à obliger les groupes pétroliers à adopter des politiques environnementales responsables en déclarant notamment tous leurs risques liés à l’environnement comme le prévoit la loi. Plus précisément, ils veulent voir intégrés l’évolution des cours du pétrole et des énergies renouvelables ainsi que les objectifs de l’accord de Paris.
Les investisseurs expliquent que ces entreprises ainsi que leurs actionnaires doivent être en mesure de répondre à la question suivante : « A quels niveaux peuvent-ils faire face à d’éventuelles surévaluations de leur capital ? ». Pour y arriver, le groupe fait pression sur les quatre plus grandes sociétés d’audit au monde (EY, Deloitte, PwC et KPMG) ainsi que sur la société de matériaux de construction CRH mais ce n’est qu’un début…
Les choses commencent à bouger
Récemment, le géant britannique BP a déclaré qu’il prendrait en compte une charge dépréciative allant jusqu’à 15.5 milliards d’euros dans ses résultats du 2ème trimestre afin de prendre en compte les perspectives des cours du pétrole ainsi que la conséquence d’une accélération de la transition écologique. Il a par ailleurs diminué ses prévisions pour le baril de Brent à 55 dollars pour la période 2021-2050 intégrant une baisse de la demande en pétrole en faveur de la transition énergétique.
Toujours en Europe, Total et Shell se sont engagés à la neutralité carbone d’ici 2050. La coordinatrice de la campagne, Natasha Landell-Mills, a précisé qu’il ne s’agissait là que de la pointe de l’iceberg et que les investisseurs devaient désormais comprendre que les compagnies pétrolières ne seraient plus en mesure de verser autant de dividendes que jusqu’ici.
