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Trump s'attaque de front au prix élevé du pétrole ainsi qu'à l'OPEP

Publié le 23/04/2018 15h03

Malgré la forte hausse du cours du pétrole (et donc mécaniquement du prix du fioul), le ministre de l’Energie saoudien Khaled al-Faleh a profité d’une réunion de l’OPEP pour indiquer que le marché pouvait encore supporter des prix plus élevés que ça. Le président américain Donald Trump n’a pas tardé à répondre et à pointer du doigt le cartel qu’il accuse de gonfler artificiellement les prix.

Des pratiques jugées inacceptables par le président américain

Vendredi dernier avait lieu la réunion mensuelle des pays de l’OPEP et de leurs partenaires à Jeddah en Arabie Saoudite. Comme d’habitude, celle-ci a pour but de discuter de l’avancement de l’accord limitant la production signé fin 2016 pour faire grimper les prix. Aidé par l’actualité géopolitique, cet accord a réussi sa mission puisque le cours du brut, alors redescendu à 40 dollars le baril, a ces derniers temps dépassé la barre des 70 dollars (établissant même un record en plus de 3 ans la semaine dernière).

Mr Faleh, dont le pays est le 1^er exportateur de pétrole au monde, a insisté sur le fait qu’il n’avait constaté aucun impact sur la demande et que le marché avait encore la capacité d’absorber des prix plus importants. Donald Trump a immédiatement réagi à cette annonce via Twitter, disant que l’OPEP recommençait alors qu’il y a des quantités record de pétrole partout, y compris des bateaux pleins à ras bord en mer. Il a accusé l’organisation d’augmenter artificiellement les prix de l’or noir et que ce n’était ni bon, ni acceptable. Les cours ont d’ailleurs chuté dans les minutes qui suivirent.

Les Etats-Unis face à la Russie et à l’Arabie Saoudite

Il s’agit en ce moment d’un véritable bras de fer entre les 3 plus gros producteurs de pétrole dans le monde. D’un côté, la Russie et l’Arabie Saoudite collaborant à travers l’accord de l’OPEP pour baisser leur production et augmenter les prix ; de l’autre, les Etats-Unis, n’ayant pas signé l’accord et profitant de cette hausse des cours pour produire toujours plus, à des niveaux jamais vu jusqu’ici. A eux seuls, ces derniers parviennent à compenser totalement la baisse d’extractions de ses 2 concurrents, mettant à mal l’accord passé.

La Russie ne compte pas en rester là puisqu’elle a réaffirmé son soutien à l’idée d’établir une alliance sur un plus long terme entre les producteurs (OPEP et non-OPEP) pour stabiliser durablement les prix à un niveau élevé. Les cours avait d’ailleurs atteint jeudi dernier leur plus haut depuis Novembre 2014 à 74.75 dollars pour le Brent de la mer du Nord et 69.56 dollars pour le WTI américain. Certains analystes précisent même que l’Arabie Saoudite aurait besoin d’un prix du brut à 100 dollars pour son objectif de 2000 milliards de dollars de valorisation pour l’entrée en Bourse de sa compagnie Saudi Aramco à la fin de l’année.