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Actualités du fioul
Trump, le congrès américain, les princes pétroliers : une triangulaire difficile
Publié le 11/02/2019 14h54
Le président des Etats-Unis Donald Trump se trouve depuis longtemps au centre d’une triangulaire compliquée qui est en train de s’aggraver. D’un côté, il y a son attachement aux princes du pétrole d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane (MBS) et le Cheik d’Abou Dabi Mohammed ben Zayed (MBZ) dans l’optique d’assurer son influence au Moyen-Orient. De l’autre se positionnent le peuple américain et plus récemment le congrès des Etats-Unis qui se montrent vivement contre la stratégie adoptée par Trump. Ces derniers jours, il semblerait que les législateurs aient trouvé un moyen de pression contre le président.
La guerre du Yémen comme point de pivot
L’affrontement entre démocrates et républicains a toujours été vif au sein du congrès américain mais il l’est encore davantage sous Donald Trump. Son camp, les républicains, soutient en majorité la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite contre les rebelles Houthis au Yémen. Au contraire, l’opinion publique est majoritairement contre et estime que la responsabilité du conflit incombe surtout à l’Arabie Saoudite et à son prince MBS, ce sur quoi le congrès semble désormais d’accord également.
Différentes sources ont rapporté ces derniers jours aux médias américains que de plus en plus de membres du congrès (républicains compris) souhaiteraient faire adopter une résolution visant à arrêter l’implication des Etats-Unis dans le conflit au Yémen. Plus précisément, celle loi imposerait une limite au montant et au type de soutien alloués sur place. Cela pousserait potentiellement Trump à utiliser son véto présidentiel pour sauvegarder ses alliances avec les princes.
MBS et MBZ de plus en plus méfiants
Le prince héritier Mohammed Ben Salmane et le cheikh Mohammed Ben Zayed commencent de leur côté à douter de plus en plus de leur partenaire américain. Preuve en est, aucun ne s’est rendu au pays de l’Oncle Sam depuis un moment. MBS risquerait non seulement d’affronter la pression par rapport à la guerre du Yémen mais aussi face au dossier du meurtre du journaliste Khashoggi il y a quelques mois. Les deux alliés du président Trump seraient par ailleurs questionner à propos de l’enquête Mueller qui étudie les éventuelles interférences de leur pays respectif lors des élections américaines.
Si les deux princes de la Couronne arabe estimaient en avoir assez de la pression du Congrès et de l’enquête Mueller, ils pourraient bien y avoir une rupture importante dans leurs relations avec les Etats-Unis. Cela impacterait non seulement les opérations militaires et géopolitiques américaines et européennes mais aussi la position du cartel de l’OPEP face aux Etats-Unis. Ayant déjà un parti pris oriental, le poids lourd saoudien de l’industrie pétrolière pourrait être tenté de se rapprocher de la Russie et de la Chine, concurrents de Washington.
