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Actualités du fioul
Total : 6 ONG l'attaquent en justice pour un projet scandaleux
Publié le 25/10/2019 15h09
Mercredi, six ONG ont assigné le groupe pétrolier Total en justice par rapport à ses activités en Ouganda en Afrique de l’Est. Elles ont ainsi joint leur force pour combattre un projet jugé scandaleux aux impacts désastreux, non seulement pour l’environnement mais aussi pour les populations autochtones. Ce faisant, il s’agit de la première action en justice se référant à la loi relative au « devoir de vigilance » des multinationales.
« Urgence à agir contre ce projet scandaleux »
C’est via un communiqué de 2 ONG françaises et 4 ougandaises, que l’on a pu apprendre l’assignation en référé de Total devant le Tribunal de Grande Instance (TGI) de Nanterre le 8 janvier 2020. Mis en cause, son projet « Tilenga » en Ouganda en coopération avec la société chinoise CNOOC et la britannique Tullow, a pour but de forer 419 puits de pétrole, la majorité dans le parc naturel des Murchison Falls.
Tout commença en juin lorsque ces ONG (les Amis de la Terre, Survie, AFIEGO, CRED, NAPE et NAVODA) avaient décidé de mettre en demeure le groupe français pour non-respect de la loi du « Rana Plaza », en référence à l’immeuble s’étant effondré au Bangladesh en 2013, provoquant la mort de 1138 personnes.
Cette loi de 2017 oblige les multinationales françaises à avoir un plan de vigilance afin de « prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement » chez leurs sous-traitants ou fournisseurs à l'étranger. Le plan de Total publié en mars avait alors été jugé trop parcellaire et aucune amélioration n’avait été notée depuis.
Un désastre pour les habitants et l’environnement
Dans le communiqué, Thomas Bart de l’ONG « Survie » alerte sur le fait que « les impacts désastreux de ce projet se font déjà cruellement sentir pour les milliers de personnes dont les terrains et maisons sont accaparés, pour la biodiversité exceptionnelle de cette région d'Ouganda ».
Juliette Renaud des « Amis de la Terre » ajoute qu’« au-delà de l'urgence à agir contre ce projet scandaleux, l'enjeu de ce premier cas judiciaire est aussi la juste reconnaissance du contenu réel des nouvelles obligations de vigilance que cette loi impose aux multinationales ».
