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Actualités du fioul
OPEP et Russie : une relation à distance efficace mais fragile
Publié le 15/03/2019 15h07
Depuis un certain nombre d’années maintenant, l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) a ouvert ses portes à des partenaires extérieurs dans le but de ne plus connaitre à nouveau la crise du pétrole de 2014 où le baril s’échangeait pour moins de 40 dollars (contre presque 70 de nos jours). Le but était de former une alliance la plus vaste possible pour avoir un maximum d’impact sur le prix de l’or noir en jouant avec l’offre.
Cette stratégie semble avoir fonctionné et elle est d’autant plus importante aujourd’hui avec l’explosion de la production américaine. Cependant, le résultat n’aurait pas été le même sans la Russie. Longtemps considéré comme un concurrent, son soutien est désormais primordial pour la suite. Consciente des résultats, elle n’est par contre pas encore prête à se faire chapeauter par l’OPEP.
Des débuts difficiles
Ça n’a pas toujours été la parfaite entente entre le cartel de l’OPEP et la Russie, loin de là. Quelques temps avant leur collaboration fin 2016, ils s’accusaient encore à tour de rôle de l’effondrement des prix du pétrole de 2014. Il est vrai qu’à l’époque, l’objectif principal des 2 camps était de gagner le plus de parts de marché possible en produisant au maximum.
Même suite au petit miracle de leur entente pour un accord de limitation des extractions, l’OPEP considérait toujours la Russie comme une sorte de passager clandestin présent pour tirer parti des efforts des autres. Il a fallu un certain temps pour qu’elle fasse ses preuves et se fasse accepter par le groupe. Les représentants des différents pays se rencontrent maintenant très souvent sans le moindre problème.
Une entente fragile
De nombreuses analyses, en particulier celles de l’AIE (Agence Internationale de l’Energie), montrent que les parts de marché de l’OPEP et de ses partenaires vont peu à peu diminuer dans les décennies à venir au profit du mastodonte américain. La question d’une collaboration à plus long terme est donc en ce moment sérieusement étudiée afin d’au moins maintenir le prix du baril entre 60 et 70 dollars. Bien que le leader de l’OPEP, l’Arabie Saoudite, soit déjà convaincue par une coopération plus étroite, la Russie quant à elle préfère apparemment garder ses distances avec le groupe.
Sa position actuelle de partenaire extérieur lui permet de s’affirmer face aux Etats-Unis tout en étant un intermédiaire entre les pays membres de l’OPEP. C’est d’ailleurs grâce à son ministre de l’Energie, Alexandre Novak, que les négociations au sein du cartel se sont débloquées en décembre dernier. Cependant, la Russie refuse pour le moment de devenir un membre permanent de l’OPEP. Historiquement, le pays a toujours tenu à garder une certaine distance, faisant la différence entre coopération et intégration. Pour elle, soumettre sa production de pétrole à un acteur extérieur n’est pas envisageable.
