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Actualités du fioul
Libye : Reprise de la production après des mois de blocage illégal
Publié le 12/06/2020 15h28
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) de Libye vient d’annoncer la reprise de la production sur l’un des plus importants champs pétroliers de son territoire. En effet, celui-ci avait été capturé puis mis à l’arrêt par les forces de résistance de l’homme fort de l’Est du pays, le maréchal Khalifa Haftar. La remise en route sera longue et progressive mais l’industrie pétrolière libyenne peut enfin voir le bout du tunnel après des mois d’attente et de doute.
Premier pas vers un cessez-le-feu ?
Sur son site internet, un communiqué de la NOC « confirme la reprise de la production sur le champ pétrolier d'al-Charara (sud) après de longues négociations pour la réouverture de la vanne d'al-Hamada, fermée illégalement en janvier, entraînant l'arrêt de la production ». Ce champ est actuellement géré par la société Akakus qui est une joint-venture entre plusieurs compagnies pétrolières : la NOC, Repsol, Total, OMV et Statoil.
La capitale du pays, Tripoli, qui est le siège du gouvernement d’union (GNA) reconnu par l’ONU, avait été attaquée en avril 2019 par les forces du maréchal Haftar. C’est à ce moment qu’elles en avaient profitées pour s’emparer du champ d’al-Charara. La production n’a été arrêtée qu’en janvier pour servir de moyen de pression lors de pourparlers. La semaine dernière, le maréchal a apporté son soutien à une initiative égyptienne de cessez-le-feu suite à sa rencontre avec son allié le président de l’Egypte Abdel Fattah al-Sissi. Le GNA n’a cependant pas encore donné suite à cet appel.
Des pertes considérables pour un pays fragile
Le bilan du manque à gagner dressé par la NOC fait peur. Le blocage illégal durant plus de 142 jours aura occasionné des pertes estimées à environ 5.2 milliards de dollars pour le Trésor public. Le champ d’al-Charara, situé dans le sud du pays, possède une capacité de production de 315 000 barils par jour sur un total d’un peu plus d’1 million pour le pays.
Le plan de relancement se composera d’une première phase durant laquelle 30 000 barils par jour pourront à nouveau être extraits avant de revenir à plein régime sous 3 mois, le temps de réparer les dommages créés par une très longue fermeture. Le dirigeant de la NOC précise : "Nous espérons que la reprise de la production à al-Charara sera un premier pas pour relancer le secteur pétrolier et gazier et éviter un effondrement économique dans ces temps difficiles en Libye".
