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Actualités du fioul
Les investissements du secteur pétrolier à ses plus bas depuis 1940
Publié le 28/04/2017 15h49
L’Agence Internationale de l’Energie (IAE) a communique ce jeudi des chiffres plutôt inquiétants pour le secteur du pétrole et par extension la sécurité énergétique mondiale. En effet, d’après elle, les compagnies pétrolières ont à nouveau diminué drastiquement leurs investissements en 2016. Cette baisse massive a conduit logiquement à des découvertes de gisements bien moins nombreuses que la normale. En 2016, seulement 2.4 milliards de barils d’or noir ont été découverts alors qu’au cours de ces 15 dernières années, la moyenne constatée est de 9 milliards. De même, le nombre de projets d’exploration et d’exploitation ayant obtenu des financements ont chuté à leur plus bas depuis les années 1940.
Le responsable : la chute du prix du pétrole depuis 2014
A l’époque, en 2014, le prix du baril de pétrole était 2 fois plus élevé et dépassait les 110$. L’effondrement qui s’en suivit en milieu d’année en raison d’une surabondance de l’offre força les compagnies pétrolières à faire des économies. Le secteur qui en pâtit le plus fût logiquement les investissements dans de nouveaux projets, les entreprises préférant alors se concentrer sur l’optimisation de leurs gisements en cours.
Ce phénomène n’a d’ailleurs pas manqué d’alerter tous les experts depuis, notamment ceux des pays membres de l’OCDE qui jugent la situation inquiétante. L’IAE avait déjà d’ailleurs prévenu début Mars qu’un nouveau choc pétrolier était envisageable. Elle a ajouté ce jeudi que « ce fort ralentissement de l’activité pétrolière ajoute un sujet d’inquiétude pour la sécurité énergétique mondiale dans un contexte de risques géopolitiques croissant dans plusieurs pays producteurs importants comme le Venezuela ».
Un marché à deux vitesses
Malheureusement, malgré une récente stabilisation des prix du pétrole suite à l’accord du cartel de l’OPEP, le problème risque d’empirer encore cette année avec la prévision d’une nouvelle baisse des investissements pour une 3ème année de suite.
Cependant, nous parlons ici du secteur des ressources conventionnelles qui est majoritaire, c’est-à-dire des gisements utilisant les techniques « conventionnelles » pour extraire le pétrole des roches réservoirs perméables du sous-sol. A l’inverse, les hydrocarbures non-conventionnels aussi appelés hydrocarbures de schiste, sont extraits bien plus profondément dans la roche mère moins perméable et dans laquelle le pétrole se trouve disséminé. La technologie nécessaire pour l’atteindre est vraiment spécifique et non conventionnelle, d’où le nom de ce secteur de l’industrie.
Toujours est-il que l’IAE a pu noter une certaine tendance à la hausse des investissements pour l’exploitation de ces hydrocarbures de schiste aux Etats-Unis depuis l’an dernier. Cela peut s’expliquer par la baisse progressive des coûts de production de tels gisements. La séparation d’un marché à deux vitesses semble se confirmer entre le secteur conventionnel d’un côté et les hydrocarbures non conventionnels de l’autre. Une grande question demeure en suspens pour l’avenir, l’augmentation de l’extraction du pétrole de schiste aux Etats-Unis suffira-t-elle à pallier au manque d’investissements du reste de l’industrie pétrolière.
