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Les intimidations de Trump ne fonctionnent plus sur l'OPEP

Publié le 04/03/2019 15h18

Il y a quelques mois, le président américain Donald Trump parvenait à faire fléchir l’Arabie Saoudite et indirectement le cartel de l’OPEP à travers ses interventions hautes en couleur notamment via le réseau social Twitter. Au jour d’aujourd’hui, l’échiquier international semble bien avoir changé puisque sa dernière déclaration pour tenter de faire baisser les cours du pétrole n’aura pas rencontré l’effet escompté. L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole ainsi que ses alliés ont la ferme intention de continuer à appliquer leur accord de réduction de la production.

Une technique qui montre ses limites

Le président Trump a de nouveau frappé la semaine dernière avec un de ses tweets dont il a le secret pour pointer du doigt l’OPEP et sa responsabilité dans la hausse des cours du brut. Il écrivait : « Les prix du pétrole montent trop. L'OPEP, s'il vous plaît (...) gardez votre calme. Le monde ne peut pas encaisser une hausse des prix -- trop fragile ! ». Immédiatement, les cours ont chuté de 3.5% sur la journée, représentant la baisse la plus importante de l’année sur une séance.

Malgré cela, l’organisation et ses partenaires ont bien fait comprendre qu’ils poursuivraient les réductions de production qu’ils se sont fixés et ce jusque la fin de l’année probablement. D’ici là, ils se réuniront en avril afin de faire le point sur le dossier et décider d’une évolution de la stratégie. Leur but est de ramener les stocks de pétrole à leur moyenne sur 5 ans pour rééquilibrer l’offre et la demande.

L’OPEP maintient le cap

Pour rappel, l’organisation et ses alliés ont décidé au mois de décembre de diminuer leur offre d’environ 1.2 millions de barils par jour à partir du 1^er janvier 2019 pour une durée de 6 mois à reconduire éventuellement. Suite au message de Donald Trump à leur encontre sur Twitter, ils répondent : « Il ne fait aucun doute que nous continuerons de réduire la production selon nos plans et nous ferons en sorte d'avoir l'adhésion la plus forte à ces mesures ». En janvier, l’accord avait été respecté à 83%.

Cela dit, la récente hausse des cours est en partie imputable aux Etats-Unis qui ont infligé une nouvelle série de sanctions au Venezuela dans le but de faire démissionner son président, Nicolas Maduro. L’OPEP a toutefois tenu à préciser qu’il n’y avait pas de données claires établissant une baisse de la production vénézuélienne en lien avec les sanctions bien que cela apparaisse évident pour l’ensemble du marché. Le cartel ne craint pas non plus un afflux de pétrole de schiste américain pouvant entraver la hausse des cours suite à l’augmentation du prix du baril.