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Actualités du fioul
Les capacités de stockage du pétrole bientôt à leur limite ?
Publié le 27/03/2020 15h01
La situation est extrême. D’un côté, la demande est au plus bas à cause de la propagation du coronavirus et les mesures de confinement mises en place un peu partout dans le monde, mettant l’économie mondiale en pause. De l’autre, l’offre continue à être toujours plus importante depuis que l’Arabie Saoudite a souhaité lancé une guerre des prix en ouvrant grand les vannes de sa production. Les stocks de brut s’accumulent à une vitesse inquiétante et la question des capacités de stockage commence à se poser.
Des limites bientôt atteintes ?
Depuis la décision de l’Arabie Saoudite de débrider sa production, les stocks de pétrole étaient déjà voués à connaitre une certaine pression. Malheureusement, depuis la semaine dernière tout s’est accéléré avec la demande qui a vraiment atteint des plus bas, la majorité des industries étant à l’arrêt. Pour preuve, les stocks actuels à terre et dans les navires dépassent le précédent pic atteint au début de l’année 2017 et continuent d’évoluer à un rythme effréné.
Ce déséquilibre inédit pourrait entrainer le surplus à 10.6 millions de barils par jour au deuxième trimestre, soit environ 1 milliard de nouveaux barils à stocker sur cette période uniquement. A cette vitesse, on pourrait approcher des limites de stockage d’ici la fin de l’année ou début 2021. Pour commencer, les réserves augmenteront d’abord dans les pays consommateurs, c’est-à-dire où il y a des raffineries puis sur les navires et enfin les producteurs se verront contraints de diminuer d’eux-mêmes leur production.
Kérosène, tankers et raffineries
Le produit pétrolier le plus touché par la situation est clairement le kérosène utilisé comme carburant dans l’aviation. Du fait d’une crise profonde que ce secteur n’a jamais connu, la demande y a baissé de 20%, soit 1.4 million de barils par jour. Sans changement de situation, tous les réservoirs seront pleins dès le mois d’Avril.
Pour soulager les installations à terre, les tankers disposant d’énormes cuves sont mobilisés. Les géants du secteur pétrolier se précipitent pour les sécuriser de peur de voir les dépôts atteindre leur maximum d’ici quelques mois. Ils pourront ainsi acheter des barils à très bas prix afin de les revendre plus tard à un prix plus élevé.
De leur côté, les raffineurs ont annoncé ralentir leur taux d’utilisation du brut pour s’adapter à la faible demande. Ils voient également leurs marges s’éroder et doivent lancer des plans massifs d’économies à l’instar de Total qui a annoncé en début de semaine une réduction de plus de 3 milliards de dollars de ses investissements.
