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Le numéro 1 mondial du pétrole critique les mesures de l'UE

Publié le 23/09/2022 15h26

Le directeur de la plus grande compagnie pétrolière au monde, Saudi Aramco, est intervenu cette semaine lors d’un forum énergétique en Suisse et en a profité pour exprimer son point de vue sur les projets européens en matière d’énergie. Selon lui, plafonner les prix pour les consommateurs finaux et taxes les entreprises du secteur n’est pas une solution viable pour stopper la crise énergétique mondiale. Toujours selon lui, le problème se situe au niveau du sous-investissement dans les hydrocarbures.

La source du mal

Amin Nasser, DG de Saudi Aramco, a expliqué que le gel ou le plafonnement des factures d’énergie peut certes aider à soulager le budget des européens à court terme mais il n’aura aucun effet sur la cause réelle du problème à long terme. De plus, imposer des taxes supplémentaires aux entreprises du secteur de l’énergie alors qu’elles sont appelées à augmenter leur production ne représente pas une solution non plus.

Pour rappel, l’UE a proposé la semaine dernière une série de mesures pour plafonner les revenus des producteurs d’électricité ainsi que forcer les entreprises du secteur des énergies fossiles à redonner une part des profits qu’elles génèrent. Seulement, pour Amin Nasser, c’est le sous-investissement dans les hydrocarbures depuis des années –là où les alternatives sont encore difficilement disponibles - qui est à la racine du problème.

Le besoin d’une transition plus viable

A n’en pas douter, le conflit en Ukraine a accéléré les effets de la crise énergétique et de l’inflation mais il n’en est pas la cause profonde. Même si la guerre s’arrêtait aujourd’hui, la crise ne serait pas terminée pour autant. De son côté, Saudi Aramco a investi pour augmenter la capacité de production du royaume à 13 millions de barils par jour d’ici 2027 mais son directeur a prévenu que les investissements étaient encore insuffisants.

Celui-ci a conclu son intervention en indiquant que lorsque l'économie mondiale se redressera, nous pouvons nous attendre à ce que la demande rebondisse davantage, ce qui éliminera la petite capacité de production de pétrole disponible et c’est précisément ce qui est inquiétant pour l’avenir. Le monde a besoin d’un plan de transition énergétique plus viable et en adéquation avec la réalité.