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Actualités du fioul
Le Venezuela peut-il s'en sortir comme l'Irak en 2003 ?
Publié le 08/02/2019 15h40
La situation politique instable du Venezuela n’est pas une histoire qui date d’hier. En effet, depuis l’époque d’Hugo Chavez, le pays sud-américain a connu plusieurs crises. Cette fois par contre, la crise revêt également une dimension économique. Son secteur pétrolier est en chute libre depuis un moment maintenant et il apparait très compliqué de le redresser, surtout après les divers scandales de corruption à tous les niveaux. Dans une certaine mesure, la position dans laquelle se trouve le Venezuela rappelle celle de l’Irak après 2003 et la seconde guerre du Golfe. Malgré tout, le pays d’Amérique latine aura à affronter bien d’autres défis. En sera-t-il capable ?
Un dialogue possible avec l’opposition
Juan Guaido, chef de l’opposition, s’est autoproclamé président par interim il y a quelques jours, immédiatement soutenu par la majorité du peuple, les Etats-Unis et toutes les nations opposées au régime de l’actuel président Nicolas Maduro. Le pays a atteint le paroxysme de la corruption et de la mauvaise gestion qui le touchent depuis maintenant plusieurs années et qui l’ont amené à une crise humanitaire faisant fuir des millions de vénézuéliens.
Poussé dans ses retranchements par le peuple et par un certain nombre de gouvernements internationaux, Maduro fait désormais face à un mur et se doit de réagir rapidement. Son vieil allié qu’est la Russie a sous-entendu qu’il serait susceptible d’accepter un changement de situation dans le pays à condition qu’il se voie rembourser la dette qui lui est dû. De son côté, le président Maduro a également montré qu’il était disposé à discuter avec son opposant.
Mettre fin à la spirale infernale
Le Venezuela détient les plus grandes réserves de pétrole du monde. Cependant, la corruption au sein du gouvernement et de sa compagnie pétrolière PDVSA a fait chuter sa production de 3.5 millions de barils par jour en 1998 à un peu plus d’1 million aujourd’hui. Des analystes estiment même que suite aux récentes sanctions américaines, elle pourrait avoisiner les 900 000.
L’armée du pays semble par ailleurs jouer un rôle crucial dans la résolution de cette crise. En effet, le gouvernement en place a donné les postes les plus importants de PDVSA à des membres des forces de sécurité de haut rang qui n’hésitent pas à détourner de l’argent pour alimenter l’armée. De fait, elle a tout intérêt à ce que les choses ne changent pas.
L’Irak, mais en pire
Tout comme le Venezuela, l’Irak a subi suite à la guerre de nombreuses sanctions et un changement de régime. Suite à quoi, il a réussi à faire repartir sa production pétrolière à un rythme soutenu. Malheureusement, Caracas rencontre actuellement une situation différente à plusieurs niveaux ce qui rendra la tâche bien plus compliquée pour le pays.
Après la guerre, l’Irak a investi massivement pour revitaliser son secteur de l’énergie. Sa reconstruction est par ailleurs passée par la mise en place de nouvelles institutions et de nouveaux dirigeants qui n’avaient aucun intérêt commun avec le précédent régime. Même si le gouvernement changeait au Venezuela, il serait fort improbable que les groupes d’intérêts actuels tels que l’armée soient remplacés également. Il y a donc encore un long chemin qui attend le pays d’Amérique latine aussi bien en termes de temps que d’argent ou de lutte contre la corruption.
