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Actualités du fioul
Le Venezuela au bord du gouffre
Publié le 11/09/2017 15h07
Depuis ses sanctions infligées par les Etats-Unis en août, le Venezuela sombre petit à petit. Le pays et sa compagnie pétrolière d’Etat PDVSA ne savent plus faire face à leurs dettes vis-à-vis de leurs créanciers russes et chinois. A l’instar de la Norvège, le pays d’Amérique du Sud tire une grande partie de ses revenus du pétrole. Malheureusement pour lui, les problèmes que rencontre la société publique se sont aggravés au travers notamment d’un accès à l’emprunt limité et une production pétrolière en chute libre.
L’impact des sanctions américaines
C’est en Août que le président américain, Donald Trump, signait un décret interdisant l’achat de nouvelles obligations émises par le gouvernement vénézuélien ou sa compagnie pétrolière nationale. Le but avoué de la Maison Blanche est de priver la dictature de Nicolas Maduro d’une source cruciale de financement.
Suite à ça, l’agence de notation internationale Fitch a même abaissé la note de solvabilité du pays en passant son risque de faire défaut à « probable ». En effet d’ici les 2 prochains mois, le Venezuela doit rembourser environ 3.8 milliards de dollars de dette qui arrivent à échéance.
Les dégâts des ouragans
Le passage de l’ouragan Harvey sur les côtes texanes n’a rien arrangé. De nombreuses raffineries qui traitaient le pétrole vénézuélien ont dû fermer à cause des inondations. Par ailleurs, la tempête a également empêché les cargos de livrer l’or noir au Texas, assénant un coup de plus aux exportations du pays.
Pour information, le Venezuela possède les plus grandes réserves en pétrole du monde et produit 1.9 millions de barils par jour dont 40% sont exportés vers les Etats-Unis, son premier client. Du côté des américains, cela ne représente pourtant que 8% de leurs importations qui sont en réalité faites majoritairement avec le Canada et l’Arabie Saoudite.
Par ailleurs, le brut vénézuélien est de moins bonne qualité tout en étant plus couteux à extraire et à traiter. Afin de pouvoir rembourser ses dettes, le Venezuela devrait en pratique vendre son baril de pétrole bien au-delà de 125 dollars alors que selon le dernier rapport de PDVSA, le prix moyen atteint en 2016 était de 35.15 dollars.
La compagnie pétrolière publique dans la tourmente
PDVSA n’a cependant pas attendu les sanctions américaines et les ouragans pour commencer à sombrer. Entre 2015 et 2016, son chiffre d’affaires a baissé de 33.5%. Celle-ci a de plus en plus de mal à tenir ses tarifs préférentiels accordés à Cuba ainsi qu’à d’autres états caribéens. Comme pour empirer les choses, la corruption et le favoritisme la gangrène de l’intérieur et poussent les jeunes ingénieurs et managers à quitter le pays.
Pour finir, à cause de ses difficultés financières, la compagnie nationale n’a clairement pas assez investit dans les infrastructures tels que les champs pétroliers et les pipelines récemment. Malheureusement pour elle et pour le pays, les derniers efforts de l’OPEP, dont il fait partie, ne seront clairement pas suffisants pour redresser la situation. Les experts s’accordent à dire que la seule solution passera par un changement de gouvernement.
