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Actualités du fioul
La solution iranienne aux sanctions américaines
Publié le 14/09/2018 15h41
Depuis l’annonce en mai de la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien ainsi que des sanctions qu’ils prévoyaient de remettre en place contre la République islamique, les exportations de l’Iran n’ont fait que chuter (-24%). A l’approche de la date fatidique de mise en œuvre de ces sanctions contre son industrie pétrolière fixée au 5 novembre, l’Iran pourrait bien sortir plusieurs atouts de sa manche lui permettant de contourner cet embargo.
Le retour des navires fantômes
Pour rappel, l’accord sur le nucléaire iranien a été signé en 2015 entre l’Iran et 6 grandes puissances internationales. Le but était de lever les sanctions économiques à son encontre en échange de son désengagement de tout programme nucléaire. Avant ça, entre 2012 et 2015, le pays avait trouvé un moyen de vendre malgré tout une partie de son pétrole à l’étranger en se servant notamment de navires pétroliers maquillés.
Certains spécialistes affirment que les iraniens n’ont jamais vraiment arrêté de s’en servir. Samir Madani, cofondateur d’une société qui surveille le commerce pétrolier mondial partage : « Assez souvent, nous voyons des pétroliers qui entrent en Iran ou en sortent secrètement. Nous les repérons à l’aide de satellites. Plusieurs navires par mois. ». Un stratagème bien rodé qui devrait donc gagner en ampleur dans les mois qui viennent.
Rabais et facilités de paiement
L’Iran possède encore d’autres tours dans son sac pour inciter ses clients à lui rester fidèle au lieu de plier face aux menaces américaines. En effet, certains pays asiatiques n’ont pas beaucoup d’autres alternatives au brut iranien, surtout quand leurs raffineries ont été spécialement conçues pour traiter ce type de pétrole en particulier. Pour les aider davantage dans leur décision, l’Iran a décidé d’accorder des réductions de l’ordre de 10 à 15 millions de dollars par mois à ses plus gros importateurs comme la Chine et l’Inde.
A l’époque des premières sanctions, avant 2015, l’Inde bénéficiait déjà de certaines dispositions de paiement comme par exemple, le paiement en nature, à crédit ou dans une autre monnaie que le dollar. Ça lui est même arrivé de régler sur un compte sous séquestre en Suisse et d’attendre que les sanctions soient levées. L’Iran n’en est donc pas à son coup d’essai et saura mettre toutes les chances de son côté pour atténuer au maximum l’effet des mesures américaines qui ont pour but de réduire à zéro ses exportations.
