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Actualités du fioul
La question du pétrole controversée en Norvège
Publié le 08/09/2017 15h19
A l’approche des législatives norvégiennes qui se dérouleront à partir du 11 Septembre, le débat sur la dépendance au pétrole refait parler de lui. En effet, la Norvège qui est le plus gros producteur d’hydrocarbures en Europe de l’Ouest a bien du mal à mettre de côté une industrie qui est directement responsable de sa richesse actuelle. Bien que tout le monde s’y accorde pour dire que le pétrole est dangereux pour l’écosystème de la planète et que la Norvège y est largement dépendante, les positions des différents partis politiques varient beaucoup et cela crée des débats houleux.
La Norvège, pays du pétrole
Depuis sa découverte de gisements de pétrole et de gaz au large de ses côtes il y a de ça des décennies, la Norvège a constitué le plus gros fonds souverain au monde d’une valeur proche de 1000 milliards de dollars. Selon des données datant de 2014, elle est classée 2ème au monde en matière de PIB par habitant et 6ème si l’on applique le facteur du pouvoir d’achat.
Pourtant, aujourd’hui, plusieurs partis tentent d’accélérer une sortie de cet âge pétrolier qui leur profite tant. Un des leaders du parti écologiste, Rasmus Hansson, exige l’arrêt de toute nouvelle exploration pétrolière ainsi que l’arrêt d’ici 15 ans de toute exploitation dans le royaume.
Les politiciens norvégiens ont bien compris les dangers d’une telle dépendance au pétrole, aussi bien économiquement à travers les quelques 50 000 emplois détruits depuis l’effondrement des cours que du point de vue environnemental suite à l’accord de Paris sur le climat. C’est pourquoi ils parlent très régulièrement de « conversion » comme un leitmotiv.
Menaces sur l’économie
Début 2016, le gouverneur de la Banque de Norvège, Oystein Olsen, prévenait que l’hiver économique allait bientôt arriver et que le pays allait être mis à l’épreuve. Malheureusement, à en juger les derniers chiffres de croissance, l’hiver est déjà là (0.7% seulement aux 1er et 2ème trimestres). Le sentiment d’urgence d’adopter un plan B et de transformer l’économie est donc bien présent, accentué en cette période électorale.
Malgré tout, il est extrêmement difficile de se passer d’une source de revenus qui fait vivre le pays depuis de très nombreuses décennies. Selon un sondage publié fin Août, 70% de la population norvégienne estime important de préserver l’industrie pétrolière contre jute 16% qui pensent le contraire. Les 2 principaux partis du pays sont assez d’accord avec leur peuple et ont décidé de rejeter l’ultimatum des écologistes, précisant que le pays ne pouvait se priver d’une manne qui représente tout de même 12% du PIB et 36% de ses exportations.
Bien que la production nationale de brut ait été divisée par 2 depuis 2001, la mission d’y trouver un remplaçant aussi juteux est quasi impossible. Pour le gouvernement, le secteur pétrolier restera la vache à lait du pays pendant encore de nombreuses décennies. La responsable des questions énergétiques du parti conservateur en place, Tina Bru, ajoutait même récemment qu’ « on ne peut pas démanteler l’industrie la plus lucrative de Norvège en la remplaçant par des châteaux en Espagne et des rêves incantatoires ».
