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Actualités du fioul
La production de pétrole forcée de s'arrêter en Tunisie
Publié le 09/06/2017 11h56
Les tensions et mouvements sociaux aux abords de différents sites pétroliers dans le sud de la Tunisie dont nous vous parlions il y a quelques semaines ne se sont pas arrangés, bien au contraire. Malgré qu’en apparence le gouvernement tunisien semblait avoir calmé la situation et permis à la production de pétrole de reprendre normalement, de nouvelles informations nous apprennent qu’il en est tout autrement.
Le pétrole et le gaz stoppés dans 2 régions
C’est au travers d’une intervention de la ministre de l’Energie, Mme Hela Cheikhrouhou, que nous découvrons l’arrêt progressif de 2 sites pétro-gaziers dans le sud de la Tunisie, à Tataouine et Kébili, qui s’est déroulé sur les deux derniers mois. La raison : d’importantes manifestations et sit-in depuis des mois réclamant plus d’emplois dans la région et une meilleure répartition des richesses. Elle ajoute sur les ondes d’une radio privée, qu’au jour d’aujourd’hui, les deux sites sont pratiquement à l’arrêt.
La situation lors du sit-in d’El-Kamour aurait d’ailleurs tristement empirée avec une victime à déplorer. De violents affrontements avec les forces de l’ordre auraient dégénéré et un manifestant aurait été tué par un véhicule de la gendarmerie, occasionnant encore plus de violence et des marches de solidarité.
De lourdes conséquences économiques
L’arrêt total de la production sur ces 2 sites n’arrange pas la santé de l’économie tunisienne, déjà fragile depuis la révolution de 2011. La ministre de l’Energie attire sur le fait que ces perturbations aggravent d’autant plus le déficit commercial du pays et que le secteur des carburants se retrouve dans une situation critique. Les pertes engendrées se chiffreraient à 9 millions d’euros par semaine.
Les manifestations en faveur de plus d’emplois dans la région pourraient d’ailleurs produire l’effet inverse. En effet, des licenciements pourraient avoir lieu si la crise se poursuivait et le prix des carburants pourraient grimper en flèche face à une telle pénurie. La production de pétrole des sites de Tataouine et Kébili représentent à eux seuls environ 46% de la production nationale et 27% de celle du gaz.
