La fin du pétrole suscite des désaccords au plus haut niveau

Ce jeudi avait lieu un forum sur la transition énergétique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord organisé par l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) et Oman, un petit sultanat producteur d’or noir. Au cours de celui-ci, des désaccords se sont fait entendre entre les deux organisateurs sur le sujet de la fin du pétrole. Alors que l’AIE réclame l’arrêt de tout nouveau projet dans les énergies fossiles, Oman ne l’entend pas de cette oreille.

Un baril à 200 dollars ?

Au mois de mai dernier, l’agence dont le siège est basé à Paris, avait déjà averti qu’il fallait se passer le plus vite possible de tout nouveau projet lié au gaz ou au pétrole afin de préserver le climat et atténuer le réchauffement. Le ministre de l’Energie du sultanat d’Oman a rétorqué ce jeudi qu’il s’agissait de recommandations unilatérales extrêmement dangereuses.

Il a de plus alerté que « si nous cessons abruptement d'investir dans le secteur des énergies fossiles, alors il y aura une famine énergétique et les prix de l'énergie vont bondir; la demande en pétrole et en gaz pourrait bien baisser, mais à court terme nous pourrions voir un scénario à 100 ou 200 dollars le baril ». Tout en ajoutant que « c'est très facile de rester dans notre zone de confort et de parler d'efficacité énergétique, de solaire et de renouvelables... et d'oublier qu'un tiers du monde souffre du manque d'énergie ».

La neutralité carbone en ligne de mire

De son côté, le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, rappela que les plus gros pays consommateurs de brut étaient en train de prendre des mesures et que cela aurait des implications sur la demande ainsi que sur les investissements. A l’heure actuelle, des pays représentant 70% du PIB mondial se sont en effet engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

D’autres pays comme l’Irak ont insisté sur la nécessité de s’adapter le plus rapidement possible au déclin à venir du pétrole. La crise sanitaire du Covid nous a offert un aperçu assez parlant de ce qui pourrait se passer avec un effondrement de la demande. L’Irak estime que le pays dispose d’une génération pour effectuer un changement structurel majeur tout en sachant que les 3 à 5 prochaines années seront critiques.