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Actualités du fioul
La demande en pétrole prévue pour surpasser son pic pré-crise
Publié le 11/06/2021 14h39
Alors que durant la crise sanitaire, certains experts estimaient que nous avions atteint le dernier pic de demande pour le pétrole en 2019 et qu’à partir de maintenant celle ne ferait que diminuer, l’Agence Internationale de l’Energie pense le contraire. Dans son dernier rapport, elle indique que la demande mondiale dépassera les niveaux d’avant la pandémie d’ici fin 2022.
Le pétrole n’a pas dit son dernier mot
Dans son analyse mensuelle de l’état du marché pétrolier, l’AIE a estimé que la demande de pétrole mondiale allait continuer à se reprendre, notamment grâce à la vaccination ainsi qu’à la reprise économique. Pour elle, d’ici fin 2022, elle devrait même surpasser son pic historique survenu en 2019.
Après une chute record de 8.6 millions de barils par jour (mbj) en 2020, elle devrait rebondir de 5.4 mbj en 2021 puis 3.1 mbj en 2022 pour atteindre 99.5 mbj. Elle atteindra même 100.6 mbj au dernier trimestre 2022, le pic établi fin 2019 étant de 100.5 mbj.
Elle souligne néanmoins que cette reprise se fera de manière inégale selon les régions du monde mais aussi les secteurs d’activité et les produits. Par exemple, les produits pétrochimiques seront soutenus par la forte demande en plastiques et les carburants maritimes par le commerce mondial. A contrario, le secteur de l’aviation devra attendre un peu étant donné les restrictions sur les voyages qui subsistent. L’essence quant à elle restera peut-être sous son niveau pré-crise dû à la démocratisation du télétravail et la progression des véhicules électriques.
Et le climat dans tout ça ?
Comme le souligne l’AIE, répondre à cette croissance de la demande ne sera pas un problème. Les pays membres de l’OPEP ainsi que leurs alliés, dont la Russie, se restreignent volontairement. Ils n’auront qu’à ouvrir les robinets. D’après l’Agence, ils ont encore environ 7 mbj sous le coude en cas de besoin, sans compter les 1.4 mbj de l’Iran en cas de levée des sanctions internationales.
Toutefois, l’AIE alerte une nouvelle fois sur la contradiction de ces informations avec les objectifs de neutralité carbone pour limiter le réchauffement climatique. Pour elle, il est très important de ne plus mener de projet d’exploration pétrolière ou gazière dès maintenant et de ne plus vendre de voiture thermique après 2035. Dans ce scénario, la demande pourrait chuter à 72 mbj en 2030 et 24 mbj en 2050 soit une baisse de 75%.
