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Actualités du fioul
La demande en pétrole a-t-elle entamé une chute irréversible ?
Publié le 03/07/2020 15h15
La période historique que nous traversons va marquer durablement le secteur du pétrole. De nombreuses grandes compagnies, à l’instar de BP et Shell, commencent à revoir la valeur de leurs actifs pour prendre en compte la chute des cours et celle de la demande mondiale. Certains experts et dirigeants en viennent même à se demander si nous n’aurions pas atteint le fameux « peak oil » ou pic pétrolier tant débattu depuis des années, qui signifie un déclin irréversible de la demande en pétrole.
Disparition de dizaines de milliards de dollars
Tout comme son concurrent BP, l’anglo-néerlandais Shell vient tout juste de fortement dévaluer ses actifs à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de dollars, comme ses champs de pétrole américains et brésiliens, du fait d’une baisse massive de la demande liée au coronavirus et de certaines prises de conscience qui ont amené des changements durables dans le secteur.
Toutes les compagnies pétrolières sont en train de prendre en compte des prix du pétrole bien moins élevés que prévu dans leurs stratégies de développement. La pandémie et le confinement qui s’en est suivi aura provoqué une baisse historique de la demande ainsi qu’un fort ralentissement de l’économie mondiale, en particulier le transport aérien. Pour 2020, l’AIE prévoit une demande en chute de 8.1 millions de barils par jour. Pour l’an prochain, un rebond de 5.7 mbj est attendu mais qui reste encore inférieur au niveau de 2019.
Véritable tournant ou inquiétude infondée ?
La question qui se pose désormais dans toutes les têtes est de savoir si nous nous trouvons face à une chute irréversible de la demande ou si celle-ci va repartir ces prochaines années. Depuis longtemps, le fameux « peak oil » dont les experts parlaient concernait le moment où les réserves mondiales commenceraient à décliner. Désormais, il s’agit davantage de savoir quand ce sera le cas pour la demande.
Certains pensent que si les écologistes parviennent à faire passer leur « new deal » vert, le pétrole pourrait ne jamais revenir à ses niveaux pré-crise. Tandis que pour d’autres, un changement de paradigme est tout simplement impossible au jour d’aujourd’hui. Selon eux, le télétravail et les nouveaux modes de déplacement à eux seuls ne pourront pas venir menacer les énergies fossiles avant un long moment.
