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Actualités du fioul
La Russie prête à entrer dans la guerre lancée par l'Arabie Saoudite
Publié le 13/03/2020 15h05
La semaine dernière, suite à la réunion extraordinaire de l’OPEP et de ses alliés, la Russie refusait une nouvelle baisse de sa production visant à faire repartir le prix du baril à la hausse à cause de l’impact du coronavirus. En représailles, l’Arabie Saoudite prit tout le monde par surprise en décidant de lancer une guerre des prix. Le Royaume a en effet bradé le coût de son pétrole à l’exportation dans le monde entier et a également prévu d’augmenter peu à peu sa production de 3 millions de barils par jour. Le président Poutine s’est déclaré prêt pour cette guerre et armé pour l’emporter.
Une nation bien préparée
Du jamais vu depuis 1991 ! La chute du brut ces derniers jours fût spectaculaire après que les saoudiens aient décidé de punir les russes de leur intransigeance lors des négociations. Vladimir Poutine rétorqua que son pays sortirait avec calme et dignité de cette crise et que son économie en serait même renforcée. Grâce à des années d’austérité budgétaire et des finances publiques irréprochables, le gouvernement russe a constitué un véritable trésor de guerre en vue d’un pareil scénario.
Consciente qu’elle est très dépendante de ses exportations de pétrole, la Russie a l’habitude de calculer son budget avec une grande précaution. C’est pour cela que le prix de 42 dollars le baril a été retenu lors de ces calculs. Le surplus est alors reversé au Fonds souverain qui accumule aujourd’hui 150 milliards de dollars, soit 9.2% de son PIB. Cela représente également l’équivalent de 6 à 10 ans de réserves si le pétrole devait s’installer entre 25 et 30 dollars le baril.
Un risque pour sa croissance ?
Malgré ce filet de sécurité, la croissance économique du pays devrait potentiellement en souffrir. Le président russe avait promis un taux de croissance supérieur à 3% avant ces évènements. Seulement, depuis, le prix du baril a été divisé par deux et a entrainé avec lui le rouble qui a déjà perdu 10% de sa valeur. Les prévisions de croissance étaient jusqu’à présent de 2.6% pour 2020, elles sont désormais de 1.5% pour un baril à 40 dollars et de 1.1% à 30 dollars.
Dans le cas très improbable où le prix du baril descendrait à 25 dollars ou moins, la Russie pourrait commencer à se trouver dans une situation très difficile. Alors que la population russe souffre déjà d’un pouvoir d’achat diminué depuis les sanctions occidentales suite à l’annexion de la Crimée en 2014, elle pourrait bien avoir à se serrer encore davantage la ceinture.
