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Actualités du fioul
La Libye double sa production dans un marché saturé
Publié le 18/12/2020 15h07
En début de semaine, dans son rapport mensuel, l’OPEP a indiqué que la Libye avait plus que doublé sa production de pétrole au mois de novembre grâce au cessez-le-feu signé dans le pays entre les différentes forces en opposition. Alors que les pays membres de l’OPEP et leurs alliés se serrent la ceinture pour tenter de faire remonter les cours, la Libye quant à elle fait partie d’une poignée de pays exemptés de restrictions. Comment le marché va intégrer cette hausse alors que la demande demeure asphyxiée et l’offre abondante.
Une hausse spectaculaire
Au sein de son rapport, le cartel indiquait que la production totale de ses membres avait progressé de 700 000 barils par jour en novembre par rapport à octobre, pour un total de 25.106 millions. Cette forte hausse a effectivement été conduite par la Libye qui a vu la sienne augmenter de 656 000 barils et s’établir à 1.108 million. A titre de comparaison, il faut savoir qu’en septembre elle n’était encore que de 155 000 barils.
Ce revirement provient d’un arrêt des combats dans le pays qui était plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités se disputent le pouvoir, le Gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et reconnu par l’ONU ainsi que le pouvoir incarné par Khalifa Haftar à l’Est du pays. Suite à l’échec de sa tentative de renversement en avril 2019, les deux camps ont fini par conclure un accord de cessez-le-feu permanent en octobre dernier.
Une situation d’autant plus compliquée
Etant donné la situation chaotique dans laquelle se trouvait le pays depuis de nombreuses années, c’est fort logiquement qu’il s’est vu exempté de quotas de production lors de l’accord passé par l’OPEP+. Pour rappel, ses membres se sont accordés début décembre pour restituer progressivement sur le marché environ 2 millions de barils par jour, en commençant par 500 000 au mois de janvier.
Malgré tout, les derniers rapports aussi bien de l’OPEP que de l’AIE, estiment que la demande en pétrole restera déprimée et incertaine l’année prochaine. Son rebond a même été révisé en baisse de 0.35 mb/j à 5.90 mb/j, après une chute de 9.77 mb/j attendue en 2020. D’après les agences, les incertitudes demeurent élevées, essentiellement en ce qui concerne le développement de la pandémie et le déploiement des vaccins, ainsi que les effets structurels sur les comportements des consommateurs.
