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Actualités du fioul
L'ex-ministre du pétrole du Nigéria au cœur d'une énorme affaire de corruption
Publié le 21/07/2017 15h06
La semaine dernière, Washington lançait des poursuites judiciaires contre l’ex-ministre du pétrole, Diezani Alison-Madueke, dans le but de saisir quelques 144 millions de dollars d’actifs corrompus sur son sol. Le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique et cette affaire n’est que la pointe de l’iceberg de toute la corruption qui règne dans ce secteur lucratif qu’est le pétrole, impliquant même l’ancien Président.
Pour le moment déclarée coupable seulement au Nigéria, le nom de l’ex-ministre commence cependant à apparaitre dans plus en plus de scandales mettant en scène le siphonage de milliards de dollars depuis les caisses de l’Etat et de contrats pétroliers dans d’autres pays tels que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Italie.
Les Etats-Unis plus précisément affirment que certains biens comme un appartement à New York ainsi qu’un yacht auraient été acquis par deux dirigeants nigérians de sociétés pétrolières à l’aide de bénéfices tirés de contrats accordés par Mme Alison-Madueke.
Le président nigérian actuel, Muhammadu Buhari, qui a pour objectif d’éradiquer la corruption dans le pays, a confirmé que des sommes faramineuses avaient été détournées par les administrations précédentes notamment celle de l’ex-président Goodluck Jonathan où Mme Alison-Madueke a été l’un des ministres les plus influents de 2010 à 2015. A l’époque, le gouverneur de la banque centrale, Lamido Sanusi, avait même été renvoyé pour avoir indiqué que la compagnie pétrolière nationale avait omis de reverser 20 milliards de dollars dus à l’Etat.
Une vaste affaire qui éclabousse du monde
L’ex-ministre n’en est pas à son coup d’essai, en Février elle a été accusée au Nigéria d’avoir détourné 153 millions de dollars de la compagnie pétrolière nationale. Elle est également soupçonnée d’avoir utilisé 73 millions de dollars pour influencer le résultat de l’élection présidentielle de 2015 en faveur de l’ex-président Jonathan. Le parquet nigérian a débuté cette semaine une procédure pour recouvrer 1.76 milliard de dollars d’actifs détenus par deux de ses associés, Kola Aluko et Jide Omokore.
Le spectre de ces affaires entre même dans le cadre international avec en Italie, des procureurs qui les accusent, elle et l’ancien président, d’avoir touché des pots-de-vin de compagnies comme ENI et Shell pour se voir attribuer notamment un contrat d’une valeur d’1.3 milliard pour un bloc offshore.
En ce moment, Mme Alison-Madueke se trouve à Londres où elle a été remise en liberté sous caution en Octobre 2015 suite à une enquête sur un autre vaste scandale de corruption internationale et de blanchiment d’argent.
Depuis l’élection du nouveau président nigérian, de nombreuses personnalités de haut rang ont été accusées de corruption mais malheureusement très peu d’affaires ont abouti à des condamnations. L’un des membres du groupe de pression « Coalition Against Corrupt Leaders » a cependant bon espoir que des condamnations à l’étranger envoient le bon message à toutes ces personnes qui ont participé à piller le pays depuis des années.
