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Actualités du fioul
L'accord OPEP+ prolongé sans l'accord du Mexique
Publié le 08/06/2020 14h56
Plus rapidement que ce à quoi ils nous ont habitués, les membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et leurs partenaires extérieurs ont statué ce week-end sur la prolongation au mois de juillet des mesures drastiques concernant la restriction de leur production en place depuis le 1er mai. Tous l’ont accepté sauf le Mexique qui a pointé du doigt certaines nations ne jouant pas le jeu depuis le début.
Un accord (presque ?) unanime
Le communiqué de l’organisation déclare que "tous les pays participants ont accepté la possibilité de prolonger d'un mois supplémentaire la première phase des ajustements de la production de mai et juin". En effet, dans le but de rééquilibrer l’offre et la demande, il avait été décidé de limiter la production totale du cartel et de ses alliés de 9.7 millions de barils par jour en mai et juin puis de 7.7 mbj de juillet à décembre.
Interrogé à part par la presse, le ministre algérien Mr Arkab parle cependant du chiffre de 9.6 mbj en juillet, soit 100 000 de moins que prévu et qui n’apparaissent pas dans le communiqué officiel. Il a également témoigné de la « très bonne ambiance » entre tous les membres malgré les dissensions et querelles qui ont pu fuiter plus tôt au sujet de ceux qui ne respectaient pas leurs quotas. Selon certains spécialistes, la production n’aurait diminué que de 8.6 mbj au mois de mai, soit 11% de moins que prévu.
Le Mexique refuse catégoriquement
Malgré l’image d’accord inconditionnel et de symbiose véhiculée, la réalité semble être légèrement différente. Lors d’un déplacement officiel, la ministre mexicaine de l’Energie Rocio Nahle a fermement indiqué que le Mexique ne se plierait pas à cette extension de l’accord. Elle pointe notamment du doigt le fait que d’autres pays n’aient pas respecté leurs quotas alors que le Mexique a été irréprochable sur son objectif de 100 000 barils de moins.
Par ailleurs, le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador avait prévenu dès vendredi avant la réunion que son pays n’accepterait aucune prolongation. Il est en effet compliqué pour ce pays de faire davantage car il se trouve dans une situation compliquée depuis bien avant la crise, n’extrayant plus qu’1.7 mbj, soit deux fois moins qu’en 2004. L’or noir représente 20% de ses revenus à l’exportation. Sa compagnie pétrolière nationale, Pemex, accuse une perte nette de 23.5 milliards de dollars au 1er trimestre.
