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Actualités du fioul
L'OPEP parviendra-t-elle à se sortir de la crise qui l'attend ?
Publié le 18/02/2019 15h03
L’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole, ou OPEP pour faire court, est en ce moment en train de réussir à sortir une nouvelle fois le marché pétrolier de l’ornière après une chute vertigineuse en fin d’année 2018. Cependant, à moyen terme, le cartel aura à faire face à problèmes bien plus sérieux s’il veut maintenir ses parts de marché au niveau de l’offre mondiale de pétrole et ainsi continuer à avoir une certaine influence sur les cours.
La croissance de sa production va ralentir…
Un nouveau rapport de la Bank of America indique que « les perspectives de croissance de la production de l'OPEP à moyen terme restent assombries par les sanctions en cours, les risques géopolitiques, l'offre concurrentielle hors de l'OPEP, les bas prix du pétrole et les inquiétudes liées à la demande».
L’un de ses principaux freins vient de son concurrent : les Etats-Unis, qui ne font pas partie de l’OPEP. Ces dernières années, leur production a atteint des records grâce à l’exploitation du pétrole de schiste, les plaçant aujourd’hui n°1 des producteurs. Cette hausse a obligé l’OPEP a diminué la sienne pour ne pas voir le prix du pétrole s’effondrait à cause d’une surabondance d’offre sur le marché.
Par ailleurs, ses pays membres pourraient ne pas développer leurs capacités aussi rapidement qu’auparavant. D’après le rapport : «À notre avis, les capacités supplémentaires de l'OPEP au cours des six dernières années dépasseront celles des six prochaines années». Plus précisément, l’OPEP a ajouté environ 7 millions de barils par jour entre 2013 et 2018 notamment grâce au redressement de l’Irak suite à la guerre. D’ici 2025, ce chiffre pourrait ne plus représenter que 4 millions dans le meilleur des scénarios.
… tout comme celle de la demande
La croissance de ses capacités va non seulement s’éroder mais sa production également, passant de 31.9 millions de barils par jour en 2018 à 29 en 2024. Ce n’est cependant pas du fait d’un appauvrissement de ses réserves. Bien au contraire, elle détient encore près des trois quarts du pétrole de la planète dans les sous-sols de ses membres (notamment l’Arabie Saoudite et le Venezuela). La raison vient d’un ralentissement de la croissance de la demande qui va continuer pendant les années à venir (0.6 mbj en 2024 contre 1.2 mbj en 2019).
Les nouveaux barils de schiste américains viendront absorber plus en plus de cette demande, laissant peu de place à l’OPEP et l’obligeant même à se restreindre davantage pour au minimum maintenir les prix. Pour continuer à être rentable, les nouveaux projets de l’OPEP devront atteindre un seuil de rentabilité de 25 dollars le baril ou moins, là où les non-membres peuvent se contenter de 40 dollars.
