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Actualités du fioul
L'Arabie Saoudite prise dans son propre piège
Publié le 23/03/2020 15h09
Les cours du pétrole ont chuté de manière spectaculaire ces dernières semaines, atteignant des niveaux qu’ils n’avaient plus rencontrés depuis presque 20 ans. Les causes ? Vous les connaissez : le coronavirus COVID-19 qui a placé l’économie mondiale à l’arrêt, mais pas que… L’autre paramètre qui a précipité cette descente aux enfers est la guerre des prix lancée par l’Arabie Saoudite dans le but de faire plier la Russie à la table des négociations de l’OPEP. Son intention était de lui faire accepter une réduction de production supplémentaire pour faire remonter les prix. La Russie ne capitulant pas, c’est l’effet inverse qui s’est produit.
Le Royaume s’attendait-il à de telles répercussions ? Quelles sont-elles au jour d’aujourd’hui et quel impact auront-elles sur le grand plan de relance de l’économie saoudienne lancée par le prince héritier ?
L’onde de choc dans la région
Alors que des mesures de soutien aux économies du Golfe ont déjà été annoncées, les 7 Bourses financières de la région poursuivent leur chute inexorable. Par exemple, les marchés de Dubaï, d’Abou Dhabi et du Koweït ont déjà perdu plus d’un tiers de leur valeur alors que celui de l’Arabie Saoudite en est à environ -18%. De son côté, le géant Saudi Aramco a cédé 12% depuis le 1er mars et sa valorisation est redescendue à 1570 milliards de dollars au lieu des 2000 lors de son introduction en décembre.
Les saoudiens ainsi que les Emirats Arabes Unis, le Qatar et Oman ont immédiatement lancé des mesures visant à soutenir leur économie fortement dépendante du pétrole pour une somme totale de 85 milliards de dollars, dont une part ira aider les marchés boursiers à remonter la pente. Pour l’agence de notation internationale Moody’s, le plan de relance de 27 milliards d’Abou Dhabi ne fera que limiter les dégâts pour ses banques et son immobilier.
L’impact dans tous les secteurs
Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) regroupe 6 pays : l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Emirats Arabes Unis, Oman, le Qatar et le Koweït. Les recettes publiques de ces nations dépendent non seulement très fortement du pétrole mais également de la Chine puisque celle-ci achète pour environ un cinquième de la production de toute la zone à elle seule.
Le virus n’aura pas affecté que le secteur du pétrole cela dit. Il a aussi frappé de plein fouet les transports (notamment aérien), le commerce, les loisirs et le tourisme dont sont très dépendantes certaines villes phares du Moyen-Orient. Dubaï est la plus vulnérable car cela pourrait réveiller les craintes à propos de la dette énorme de l’émirat. La cité-Etat obtient plus de 90% de ses revenus de l’immobilier, du tourisme, de l’aviation et du commerce.
