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L'AIE revoit sa copie concernant la demande pour 2025

Publié le 25/04/2025 16h12

La semaine dernière, l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) a complètement changé son fusil d’épaule par rapport à ses prévisions pour la demande mondiale de brut en 2025. En effet, les récents événements géopolitiques, avec en premier lieu la guerre commerciale sino-américaine, l’ont obligé à revoir ses estimations à la baisse dans son dernier rapport mensuel.

Droits de douane et forage américain

Début avril, les marchés pétroliers ont été fortement secoués par une série d’annonces de nouveaux droits de douane, malgré l’exclusion des importations d’hydrocarbures de ces mesures. L’AIE souligne que ces décisions ont ravivé les craintes d’inflation, de ralentissement économique et d’aggravation des tensions commerciales, pesant ainsi sur les cours du brut. Les prix de référence du pétrole ont alors chuté à leurs plus bas niveaux depuis 4 ans, avec un Brent brièvement tombé sous les 60 dollars le baril, avant de rebondir légèrement autour de 65 dollars à la suite du report de certaines taxes.

Cette baisse brutale des prix a eu des répercussions immédiates sur le secteur du pétrole de schiste aux États-Unis. D’après l’AIE, de nombreuses entreprises ont indiqué qu’un prix moyen de 65 dollars par baril était nécessaire pour garantir la rentabilité de nouveaux forages. En outre, les nouveaux droits de douane pourraient alourdir les coûts liés à l’acier et aux équipements, rendant les investissements dans ce secteur encore moins attractifs.

Demande en baisse et offre en hausse

L’Agence a donc revu à la baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale pour 2025, abaissant son estimation de 300 000 barils par jour à 730 000 b/j, avec une nouvelle baisse attendue à 690 000 b/j en 2026. Cette révision intervient malgré une consommation robuste au 1er trimestre 2025, en hausse de 1,2 mb/j sur un an, soit le rythme le plus soutenu depuis 2023. Elle souligne toutefois que ces prévisions restent fragiles en raison de l’incertitude du contexte macroéconomique mondial. Ces perspectives s’alignent sur celles de l’OPEP, qui a également ajusté légèrement à la baisse ses propres estimations pour 2025.