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Actualités du fioul
Eni et Shell jugés pour corruption présumée au Nigéria
Publié le 22/12/2017 15h53
Les géants du pétrole Eni et Shell sont appelés à comparaître à partir du 5 Mars 2018 devant le tribunal de Milan en raison d’une corruption présumée à l’occasion de l’attribution d’un contrat au Nigéria pour un bloc pétrolier offshore. En tout, une quinzaine de personnes physiques et morales ont été convoquées comme par exemple le dirigeant actuel d’Eni, Claudio Descalzi, l’ancien PDG, Paolo Scaroni, ou encore d’autres dirigeants et cadres de Shell ainsi que l’ex-ministre nigérian du Pétrole, Dan Etete.
Attribution frauduleuse d’un contrat de plus d’1 milliard de dollars
La justice italienne estime qu’il y a peut-être eu le versement de pots-de-vin de la part d’Eni et Shell à certaines personnes du gouvernement nigérian pour l’obtention d’un contrat à 1.3 milliard de dollars pour un bloc offshore en 2011. De son côté, le conseil d’administration d’Eni insiste sur le fait que la compagnie n’a pas été engagée dans des activités de corruption, ni Mr Descalzi. Il a par ailleurs affirmé avoir pleine confiance en la justice et le fait que ce procès puisse déterminer et confirmer la justesse et l’intégrité de sa conduite.
En Avril dernier déjà, Eni s’était montré serein par rapport à l’enquête. A cette époque, suite à des audits effectués en interne par des consultants indépendants, rien de compromettant n’avait pu être décelé. C’est à ce moment que quelques jours auparavant, des journalistes d’investigation de l’ONG Global Witness and Finance Uncovered avaient publié un rapport accablant contre Eni et Shell, les accusant d’avoir eu connaissance que l’argent versé irait à quelques personnes bien précises mais non au gouvernement nigérian.
Des zones d’ombre dans le dossier
Le président d’Eni a toujours affirmé de son côté que la société n’avait rien fait d’illégal, précisant qu’avec Shell ils avaient payé le gouvernement nigérian sans savoir comment ce dernier utiliserait cet argent. Le bloc pétrolier en question était en réalité aux mains de l’ancien ministre du Pétrole à l’époque du dictateur Sani Abacha. Celui-ci se l’était attribué en secret pour le revendre à la société « Malabu Oil & Gas » dont il était l’unique actionnaire. Shell précisait déjà en 2012 qu’il ne savait pas que le bloc appartenait à l’ex-ministre et que celui-ci avait reçu une énorme commission à cette occasion (environ 800 millions d’euros).
Malgré tout, des échanges de mails entre 2 dirigeants de Shell laissent penser le contraire. Voici ce que l’un deux écrivait : « Le président veut régler l’affaire 245 rapidement, compte tenu des conséquences pour Malabu et des contributions politiques qui s’en suivront. Ete sent l’argent venir… ». A savoir que la Commission nigériane pour les crimes économiques et financiers (EFCC) mène en parallèle une enquête qui a mis en accusation 11 hommes d’affaires et politiques nigérians, dont l’ex-ministre Dan Etete.
