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Actualités du fioul
Coup de froid entre l'Occident et l'Arabie Saoudite
Publié le 22/10/2018 15h39
Alors qu’on croyait la situation apaisée entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite suite au meurtre d’un journaliste saoudien exilé en Amérique la semaine dernière, elle s’est brutalement refroidie ce week-end. Certaines rumeurs avaient même parlé d’un possible embargo pétrolier comme en 1973 de la part des saoudiens suite aux menaces du président Donald Trump. Si elles s’avéraient exactes, les conséquences mondiales pourraient être dévastatrices et pas seulement pour le monde du pétrole mais pour l’économie toute entière. Qu’en est-il au jour d’aujourd’hui ?
Nouveaux éléments au dossier « Jamal Khashoggi »
Après la visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo en Arabie Saoudite la semaine passée, Donald Trump avait été rassuré et avait même qualifié de crédible la version des saoudiens qui lui indiquaient ne rien savoir du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Istanbul. Ce samedi, le président américain ne le voyait plus du même œil et évoquait des « mensonges » ainsi que des « histoires qui partent dans tous les sens ». Il a par ailleurs ajouté face au Washington Post (journal auquel collaborait le journaliste) qu’ « Il y a eu manifestement tromperie et mensonges » sans que nous sachions exactement ce qui lui fait dire ça.
L’Arabie Saoudite tente d’apaiser les tensions
Les craintes de voir l’Arabie Saoudite se servir du pétrole comme d’une arme pour riposter au ton menaçant des Etats-Unis ont cependant été apaisées par le ministre de l’Energie Khaled al-Faleh. Ce dernier a bien précisé que son pays n’avait aucune intention de mettre en place un embargo sur le pétrole comme ce fut le cas en 1973. A l’époque, 6 pays du Golfe membres de l’OPEP avaient augmenté de 70% les prix du baril et décrété un embargo contre les pays occidentaux jugés pro-israéliens, ce qui avait résulté en une envolée des prix et une crise pétrolière mondiale.
D’après le ministre, « cet incident passera ». Il précise que l’Arabie Saoudite est un pays tout à fait responsable, pendant des décennies elle a utilisé sa politique pétrolière comme un outil économique responsable et l’a isolé de la politique. Il ajoute que si les prix du pétrole montaient trop, cela ralentirait l’économie mondiale et déclencherait une récession mondiale. L’Arabie Saoudite a été cohérente dans sa politique, elle travaille à stabiliser les marchés mondiaux et à faciliter la croissance économique mondiale.
Tout le monde ne l’entend cependant pas de cette oreille. Mis à part Donald Trump, la chancelière allemande Angela Merkel n’avait pas l’air non plus convaincue. Celle-ci a prévenu ce dimanche que l’Allemagne n’autoriserait pas en l’état d’exportations d’armes vers l’Arabie Saoudite. Dans quel sens évolueront les tensions ces prochains jours ? Au vu des multiples retournements de situation, il est bien difficile de l’affirmer.
