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Actualités du fioul
Brésil : le flop des dernières enchères pétrolières
Publié le 08/11/2019 15h22
Depuis quelques années, le Brésil s’est lancé dans une grande campagne d’enchères pétrolières afin de remplir les caisses de l’Etat après 2 ans de récession. Jusqu’à présent, chaque évènement attirait les plus grandes compagnies du monde prêtes à investir des milliards dans des blocs de pétrole en offshore. Alors que ces enchères étaient systématiquement couronnées de succès, les dernières en date qui ont eu lieu cette semaine ont été largement boudées. Le gouvernement brésilien s’est effectivement montré très déçu par leurs résultats. Comment peut-on expliquer ce revirement ?
Petrobras fait cavalier seul
La compagnie pétrolière publique brésilienne, Petrobras, s’est retrouvée pratiquement seule ce jeudi lors des nouvelles enchères pétrolières du pays. Elle repartira au final avec 80% de participation dans l’unique bloc vendu sur les 5 proposés par le gouvernement. Les 20% restants iront au groupe chinois CNODC. Ce bloc était le plus cher, apportant à l’Etat environ 1.2 milliard de dollars alors qu’il espérait rassembler au moins 1.9 milliard au total.
Mercredi, le constat est également assez décevant alors que les blocs proposés étaient plus intéressants car déjà explorés par PetroBras avec des estimations bien plus précises sur leur potentiel. Malgré tout, seuls 2 blocs sur 4 trouveront acquéreurs pour 17 milliards de dollars contre les 26 espérés par le gouvernement. Petrobras s’est à nouveau retrouvé associé à deux groupes chinois avec 90% de participation.
Un bilan en demi-teinte
C’est sans doute l’intervention du président Jair Bolsonaro lors d’une visite officielle en Chine qui aura permis de « sauver l’honneur » lors de ces enchères. En effet, le 25 octobre dernier, il avait proposé aux compagnies chinoises de venir y participer, leur promettant une « mer d’opportunités ». Au-delà des chinois malheureusement, aucune major pétrolière n’a émis la moindre offre durant ces deux journées.
Interrogés, les spécialistes ont estimé que les prix fixés par l’Agence Nationale du Pétrole (ANP) étaient trop élevés et que le système de compensation devant être versé à PetroBras pour les investissements déjà réalisés dans les zones proposées n’était pas assez transparent. De son côté, le directeur-général de l’ANP a néanmoins considéré ces enchères comme un succès étant donné qu’elles furent les plus importantes jamais réalisées au monde.
